Solo pour marionnettes et ombres
Tout public à partir de 11 ans
“ Nos vies commencent à se terminer le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui comptent ”
Martin Luther King

est librement inspirée d’Aseta de Catherine Anne,
une courte pièce écrite en 1996 pour Amnesty International
et publiée à la suite de Pièce africaine.
(Catherine Anne – Avant-scène théâtre, 2007)

Texte adapté par Esther Sironneau

Co-mise en scène et scénographie :
Lena Gousseva et Esther Sironneau

Interprétation : Esther Sironneau

Voix off : Glen Hervé

Réalisation des marionnettes et ombres :
Lena Gousseva et Esther Sironneau

Création lumière : Véronique Hemberger

Musique originale : Claire Mazard

Construction décor : Gilles Brocard

Création de la Compagnie Bloom
 

Avec l’aide de l’Adami dans le cadre
du dispositif Adami Déclencheur Théâtre

En résidence :
au Théâtre des Roches
au Théâtre Roublot
au Manipularium
avec le soutien de la Compagnie Daru-Thémpo

Fiche technique :

Espace scénique :
Largeur 6 m minimum
Hauteur 4 m minimum
Profondeur 6 m minimum
Le spectacle se joue dans les salles équipées
Nécessité de faire un noir salle

Contact :
Chargée de diffusion :
Rachel Ruello – 06 83 09 57 32
Directrice artistique :

Esther Sironneau : 06 09 47 23 97

Compagniebloom@gmail.com
www.compagniebloom.fr

L’histoire :

Au milieu de nulle part et partout dans le monde vit Anta. Depuis son enfance, elle est soumise aux diktats et aux coutumes. La perte de sa première fille Oumy, morte des suites de « l’inutile douleur », provoque un conflit entre sa vie intérieure et l’ordre établi. Lorsque arrive le tour de sa deuxième fille Aseta de passer sous la lame, Anta arrive à un point de rupture. Elle ne supporte plus les compromis et les sacrifices silencieux, et ne veut plus obéir aux lois injustes. Anta décide alors de rompre avec la tradition. C’est à ce moment-là que la jeune femme commence son combat pour sauver la dignité de sa fille. Trouvera-t-elle le soutien et la compréhension de ses proches ? Comment fera-t-elle face au mépris de l’entourage ? Pourra-t-elle résister à la pression de l’autorité ? La désobéissance sera-t-elle salvatrice ?

Par son acte d’amour et de courage, Anta incarne la révolte contre l’injustice et permet de briser le cycle des violences qui touche toutes les générations.

Note d’intention :

J’ai découvert le texte Aseta de Catherine Anne en 1999, dans le recueil de pièces courtes Théâtre contre l’oubli qu’Amnesty international avait commandé en 1996 à des auteurs contemporains autour de la Défense des Droits de l’Homme. J’ai été touchée, ébranlée et émue par le courage et la détermination de cette femme, la mère de Aseta, qui pour garder la dignité de sa fille a pris la décision de s’opposer à l’autorité de la société quelles qu’en soient les conséquences. Dans le récit de Catherine Anne, une marionnettiste et une femme d’Amnesty International symbolisent l’opposition à l’autorité pour dire NON à des coutumes séculaires. L’idée de marier le jeu de comédienne avec des marionnettes m’a plu, j’ai été inspirée et j’ai conservé ce texte en espérant un jour pouvoir le mettre en scène et le jouer.

Cette envie continuait de mûrir en moi jusqu’au jour où j’ai compris que j’étais prête.

Depuis la nuit des temps, des femmes du monde entier résistent face à l’oppression toujours grandissante et doivent mener un combat pour avoir le droit d’exister et de vivre comme elles l’entendent. Qu’il est difficile de se libérer d’une tradition qui empêche le libre choix de son destin ! Qu’il est difficile de braver l’interdit face à l’autorité ! Qu’il est difficile de choisir la liberté plutôt que la sécurité !

L’oppression dont il est question dans la pièce de théâtre de Catherine Anne est l’excision. C’est un sujet qui m’a toujours choquée. Mais je ne voulais pas que le spectacle Anta dit Non ! ne parle que de l’excision. D’ailleurs, vous n’y trouverez ni scènes démonstratives, ni explications détaillées.En prenant, comme point de départ l’histoire et la problématique de Anta, l’héroïne du récit, je voulais que son parcours devienne universel et je souhaitais que ce spectacle pose les questions essentielles et éternelles : « Que devient l’individu face à l’autorité, face aux diktats ? La désobéissance peut-elle être salvatrice ? Comment prendre conscience de ce qui nous entrave ? Comment oser être soi ? ».

C’est ainsi que le projet Anta dit Non ! est né. Le spectacle s’adresse aux jeunes à partir de 14 ans car j’aimerais aussi éveiller leurs consciences en passant par les émotions et la réflexion. Comment réagir et agir dès lors que notre droit à l’intégrité physique et mentale est violé ?

Des artistes de tous genres s’investissent et défendent les droits humains en créant des oeuvres qui parlent du respect du corps, de la dignité de chacun, de la liberté d’agir. Comme ces artistes engagés, je ne peux rester silencieuse.

Esther Sironneau

A propos de la forme

Au premier regard, les spectateurs découvrent un univers minimaliste. Une très grande toile écrue en coton teinté est tendue entre deux bambous. C’est le seul élément de décor qui représente la frontière entre le monde intérieur et extérieur, entre le rêve et la réalité. Cet écran gigantesque deviendra un miroir qui va refléter les émotions des personnages, leurs peurs et angoisses, leurs peines et désespoirs.

Ces émotions sont créées par la lumière et l’ombre. Cette technique est un outil puissant qui permet de produire et installer une ambiance particulière, elle confère une dimension poétique visuellement forte et elle enrichit l’aspect symbolique du spectacle. Les ombres ont une capacité unique à incarner l’invisible, le subconscient. Les images projetées en mouvement donnent naissance à des tableaux graphiques et colorés, magnifiques et inattendus qui se succèdent et plongent les spectateurs dans une autre dimension, un univers animé.

La comédienne, seule en scène, incarne Anta et manipule les marionnettes de tailles réelles ce qui leur permet d’exister au même niveau qu’elle. Avec aisance et fluidité, elle raconte l’histoire en passant d’un personnage à l’autre. Tout au long du spectacle, la comédienne fait de chaque marionnette un miroir de Anta, ce qui lui permettra de se révéler à elle-même pour mieux se dépasser. Elle entre dans un récit polyphonique, où plusieurs voix, la sienne et celles des marionnettes, s’entrelacent pour créer un dialogue intérieur. Le choix de jouer avec des marionnettes favorise l’abord des thèmes difficiles et violents de façon moins directe, permettant aux spectateurs de garder une certaine distance émotionnelle.

La musique originale a une présence indispensable dans le spectacle. Elle définit l’atmosphère de chaque scène, habille chaque tableau, renforce les différentes émotions créées par la lumière, l’ombre et le mouvement.

A propos du spectacle

L’évolution du monde et des traditions est un sujet complexe qui touche plusieurs aspects de la société, de la culture et des valeurs humaines.
Ces changements ont souvent mis en tension les traditions et les pratiques anciennes avec les innovations modernes.
Certaines coutumes peuvent promouvoir et renforcer la dignité et la liberté, tandis que d’autres peuvent les limiter comme les codes vestimentaires stricts, les mariages forcés, la discrimination sur la base du genre ou de la caste, la violence conjugale ou domestique ainsi que les mutilations génitales féminines.
Cette pratique, présente dans certaines cultures, bien qu’elle soit parfois considérée comme une tradition, constitue une grave atteinte à la dignité humaine et à la liberté des femmes et des filles, leur infligeant des souffrances physiques et psychologiques permanentes et les privant de leur droit à une vie libre de toute violence.
Encore aujourd’hui, 230 millions de filles et de femmes dans le monde, dont 125 000 femmes résidentes en France, ont subi des mutilations génitales féminines. Depuis 2005, le gouvernement français en a fait une question de santé publique et il est devenu le 1er pays à rembourser les frais chirurgicaux de réparation. Amnesty International ainsi que de nombreuses associations mènent des actions de sensibilisations auprès de différents publics.
L’histoire de Anta, qui lutte pour protéger sa fille, dépasse les frontières culturelles et géographiques. Le spectacle Anta dit Non ! traite des valeurs humaines universelles : l’égalité, la justice, la liberté, la dignité.
C’est un appel à remettre en question les pratiques et les croyances qui nuisent à l’ensemble de la société, qu’on soit femme ou homme, adulte ou enfant.
Dans un monde de plus en plus violent, dans lequel nous sommes soumis à une multitude d’injonctions, il est important de redonner sa place à l’individu. C’est pourquoi l’histoire de Anta peut créer un espace de discussion, de débat. Cette question fondamentale de « Qui je suis réellement ? » a toute son importance aujourd’hui.
Il est essentiel d’encourager des discussions avec les jeunes générations qui sont aujourd’hui plus que jamais connectées au reste du monde et souvent sensibles aux questions de solidarité internationale et d’égalité des droits. Dans certains pays, elles rejettent déjà des pratiques traditionnelles jugées obsolètes ou contraignantes, même si cela peut entraîner des ruptures intergénérationnelles. 

En pleine construction identitaire, les adolescents sont à la recherche de modèles. Ils peuvent voir en Anta une figure de rebelle positive qui, en disant NON, prend le contrôle de sa vie et de son destin. Cette possibilité de résister aux pressions et à la violence, quelle qu’en soit la forme, est un message particulièrement puissant et motivant. Le parcours de Anta est universel. Sa révolte démontre qu’il n’est jamais trop tard pour agir. C’est un appel à la prise de conscience et à l’action collective. Anta incarne un conflit entre les lois humaines et les lois intérieures qu’elle juge supérieures. Ce sont ces dernières que notre héroïne suivra pour se libérer des carcans et prendre son destin en main. 

Extraits :

Anta : Aséta ! Aséta ! Où es-tu ma chérie ?
Aséta : Je suis là, maman. Tout va bien ?
Anta : Tout va bien ma chérie. (Anta la serre dans ses bras)
Aséta : Maman ? Est-ce que je dois grandir ?
Anta : Comment ça ?
Aséta : J’ai peur de grandir. Je veux arrêter de grandir.
Anta : Mais c’est impossible, ma chérie !
Aséta : Bientôt, je serai grande comme ma grande sœur, quand on l’a emmenée. Je ne veux pas mourir comme elle.
Anta : Tu ne vas pas mourir ! Pourquoi dis-tu ça ?
Aséta : Je ne veux pas que l’on me touche ! Je ne veux pas avoir mal ! Protège-moi Maman.
Anta : Ne sois pas inquiète, tout va bien se passer !
Aséta : Et si je mettais une grosse pierre sur ma tête, je ne grandirai plus !
Anta : Ne dis pas de bêtises.
Aséta : Maman, je ne veux pas avoir mal. Je ne veux pas aller chez la vieille Coco.
Anta : Calme-toi ma chérie. Calme toi… Tout ira bien.

Anta : Oui, c’est ça, tu es le chef, l’autorité suprême, celle qui fait plier tous ceux qui t’entourent y compris moi. Mais, moi aujourd’hui je ne suis pas d’accord avec toi ! C’est plus fort que moi, je ne peux plus accepter cette injustice.
Le chef : Comment oses-tu me parler de la sorte ? As-tu oublié qui je suis ?
Anta : Non, mon bon chef, je sais très bien à qui j’ai à faire. Mais c’est plus fort que moi, je ne peux plus être sage, je ne supporte plus ce monde de mensonges.
Le chef : Tu dois rester sage !
Anta : Je ne veux plus rester sage !
Le chef : Tu dois obéir !
Anta : Je ne veux pas obéir aux lois injustes.
Le chef : Tu sais que tu risques ta vie ?
Anta : Oui, je le sais mais je m’en moque !
Le chef : Tu m’amuses !
Anta : Non, je vous fais peur. Ce serait plus simple pour vous si je demeurais obéissante mais vous sentez bien que ce n’est plus possible. Et c’est cela qui vous fait peur.

Esther Sironneau

Auteure et interprète du spectacle

Bio

Lena Gousseva

Co-mise en scène

Bio

Glen Hervé

Voix Off

Bio

Véronique Hemberger

Créatrice et régisseuse lumière

Bio

Claire Mazard

Compositrice

Bio

Gilles Brocard

Construction du décor

Bio